Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/02/2011

Notre avis sur la révision du Plan Local d'Urbanisme pour Ivry Confluences

Nous avons participé à l’ensemble des ateliers de concertation organisés en amont de la création de la ZAC Ivry Confluences, pour faire part de nos idées sur le cadre de vie du quartier, l'environnement, la circulation des camions, le stationnement, les espaces verts, la propreté de la ville, les crèches, écoles, les projets de constructions de notre quartier...

Dans ce contexte, le projet de révision simplifié du PLU sur le secteur d’Ivry Confluences a retenu toute notre attention, et appelle plusieurs observations de notre part.

Nous tenons à dire tout d’abord que nous approuvons certaines orientations d’aménagement d’Ivry Confluences, qui répondent à des demandes que nous avions déjà exprimées, à savoir :

-       l’amélioration des liaisons entre Ivry Confluences et le reste de la ville, et avec Paris ;

-       la création d’une sortie Sud pour la gare RER accompagnée d’une augmentation du cadencement des trains ;

-       la création de nouvelles rues pour faciliter les déplacements de chacun, piétons, vélos, véhicules, et le développement des liaisons douces ;

-       la création de nouveaux espaces publics « lieux de rencontre, de convivialité, de respiration dans la ville » (nous avions demandé, à de nombreuses reprises, la création d’un espace de jeux pour les 6-12 ans, qui n’existe pas n’existe encore dans le quartier, ainsi que des espaces verts de proximité dédiés à la promenade, aux jeux, à la détente) ;

-       la création d’une nouvelle traversée des voies ferrées dans le prolongement de la rue Gunsbourg vers le quartier de l’hôpital Charles Foix ;

-       la valorisation de la confluence de la Seine et de la Marne, avec un accès facilité vers le fleuve ;

-       le choix d’une mixité du futur quartier, à la fois dans la diversité des activités économiques mais aussi des logements.

Nous sommes toutefois surpris de constater que le choix de faire d’Ivry Confluences un éco-quartier, qui avait été annoncé dans le programme de la Municipalité et au cours des ateliers de concertation, ne soit pas réaffirmé dans les orientations générales du PLU.

En lisant attentivement le projet de règlement de la zone UIC, on en vient même à douter de la compatibilité de certaines dispositions avec l’objectif de réaliser un quartier écologique, qui réponde aux besoins des populations actuelles comme des générations futures. Le règlement autorise en effet une forte densification qui risque de porter préjudice à la qualité du cadre de vie et à l’animation humaine de ce quartier.

Citons, pour mémoire, quelques extraits du journal n°2 d’Ivry Confluences (édité en novembre 2010), qui faisait la synthèse des ateliers de concertation sur Ivry Confluences :

« De manière générale, les aspirations des habitants rejoignent les grandes lignes du projet : des logements de qualité et écologiques dans un quartier agréable, convivial et animé. Pour cela, les participants suggèrent des solutions : espaces publics favorisant les échanges, amélioration des transports en commun, développement des déplacements « doux » (vélos, marche), mutualisation des parkings…  Les habitants ont exprimé leur souhait d’augmenter la place de la nature dans la ville… »  

Nous pensons que, sur plusieurs points évoqués, le projet de règlement de la zone UIC ne répond pas aux aspirations des habitants.

En ce qui concerne la demande de « logements de qualité et écologiques », nous pensons que les dérogations autorisant, pour l’habitat, des hauteurs de plus de 24 mètres, sont contraires aux objectifs de performance énergétique que nous défendons ; nous sommes également surpris de constater que le recours aux énergies renouvelables ne soit pas davantage encouragé.

En ce qui concerne le souhait d’habiter un « quartier agréable, convivial et animé », nous craignons qu’une forte densification du quartier ne nuise à la convivialité des espaces publics, du point de vue de leur ensoleillement (ombres portées des immeubles) mais aussi des conditions dans lesquelles les habitants pourront y vivre ou s’y déplacer (une telle intensification urbaine augmentant nécessairement les nuisances liées aux flux automobiles). Nous considérons par ailleurs que l’animation du quartier suppose une véritable mixité urbaine et sociale.

En ce qui concerne l’objectif de « favoriser les échanges », nous considérons qu’il faut penser l’aménagement du quartier du point de vue des hommes et des femmes qui y habiteront, en prévoyant dès maintenant les espaces et équipements publics, les lieux de détente et de rencontre qui leur permettront de se rencontrer, et de tisser du lien social. Cet objectif doit nous inciter également à penser un habitat à taille humaine, en préférant les petits équipements collectifs aux tours ou aux grands ensembles immobiliers.

En ce qui concerne « l’amélioration des transports en commun et le développement des déplacements « doux » (vélos, marche), la mutualisation des parkings… », nous regrettons que ces objectifs, que nous partageons et qui sont inscrits parmi les orientations générales du secteur UIC, ne soient pas davantage déclinés dans le règlement lui-même, concernant les conditions d’accessibilité des  immeubles et équipements aux cyclistes et aux piétons, les aménagements en faveur de la circulation et du stationnement des vélos… Nous pensons par ailleurs que la question du stationnement, notamment mutualisé, doit être précisée, afin de pouvoir répondre aux besoins des habitants et de ceux qui travailleront dans le quartier, tout en préservant l’espace public. Nous demandons également que la création des places de stationnement accompagnant les futures constructions soient prévues en nombre suffisant, pour qu’elles soient bien à la charge des promoteurs et non de la collectivité.

En ce qui concerne « le souhait d’augmenter la place de la nature dans la ville », que nous partageons bien évidemment, nous partons de très, très loin, étant donné la carence du quartier en espaces verts, en végétation. Nous regrettons de ce point de vue que le PLU ne prévoit pas davantage de réserves pour la création de squares de proximité.

 Pour revenir à la question des hauteurs de bâtiments qui seraient autorisées dans le nouveau règlement, nous rappelons les réserves exprimées par les habitants lors de la phase de concertation publique du projet. Nous avons bien conscience que le quartier est amené à évoluer, et que l’accroissement de la population sur le quartier implique une densification du bâti existant, mais cela doit se faire de façon mesurée.

Le projet de PLU indique que « La hauteur des bâtiments intègre l’idée de modulation en fonction de critères tels l’échelle de paysage ou une densité nécessaire devant s’accompagner d’espaces libres au sol qui permettent aussi de mettre en valeur les futurs lieux emblématiques du quartier et d’identifier les secteurs de « signaux urbains » » (autour du Parc de la Confluence, gare RER, en façade des berges de Seine). Et l’article 10 du règlement de la zone UIC précise « Dans certains secteurs, identifiés précisément en annexe du règlement, une possibilité de dépassement du plafond de hauteur est admise pour l’habitat afin de constituer des émergences architecturales remarquables dans le paysage urbain. Les constructions concernées sont assujetties à un plafond maximum de 56 mètres, dans la limite des hauteurs NGF fixées par des servitudes d’utilité publique. » Nous sommes pour notre part opposés à de tels dépassements, qui nous semblent contraires aux orientations générales.

Nous pensons qu’une certaine modulation, moins importante que celle qui est prévue par le règlement, pourrait éventuellement être envisagée, pour les immeubles de bureaux situés en bordure des voies ferrées pour un usage de bureaux. Mais celle-ci doit rester exceptionnelle et ne doit aucunement être autorisée à proximité des grands espaces publics, tels que le futur Parc de la Confluence.